vendredi 15 mars 2019

Des Sciences en Familles: mais Qui mange Qui ?

Ce mois-ci, nous avons participé à une soirée organisée par la LPO au niveau national: la 13e Nuit de la Chouette !

Ce 2 mars fut donc consacré, chez nous, à la re-découverte des rapaces avec des séances de lecture, d'observation et d'écoute grâce aux différentes revues que nous affectionnons et dont la médiathèque de Cholet est très bien fournie: La Hulotte, la Salamandre etc
Grâce au site dédié à cet évènement,et leur guide des rapaces nocturnes nous nous sommes entrainé toute la journée, entre deux activités, à reconnaître le chant et l'image de chaque rapace nocturne que nous serions susceptible de rencontrer ce soir-là !


A la nuit tombée, nous nous sommes donc couverts et équipés pour une chouette soirée à laquelle nous n'avons finalement rien vu et rien entendu ! 
Arrivés en retard, car nous attendions que Papa rentre du boulot, nous sommes arrivés après les nombreuses "repasses" des animateurs qui ont fait fuir nos fameux rapaces nocturnes ... le principe est de passer le chant des oiseaux que nous voulons entendre avec un émetteur, comme si on les appelait. Sauf qu'il ne faut pas en abuser car les animaux s'en rendent vite compte et finissent par s'en aller. Bref, après avoir attendu patiemment puis discuté avec les organisateurs, nous nous sommes fait offrir un cadeau merveilleux !


Des pelotes de réjections !

Ce fut le début d'un chantier méticuleux et passionnant ! Arrivés à la maison, nous les avons observées, mesurées, détaillées, puis avons notés leurs particularités en suivant les fiches fournies par la Fédération Connaître et Protéger la Nature


Nous les avons ensuite trempées dans l'eau pour les ramollir. Nous avions devant nous 8 pelotes : 6 de chouettes Hulottes et 2 de chouette Cheveche.


Au matin, nos pelotes avaient bien ramollies et étaient prêtes à être disséquées.
Équipés de leurs loupes et de leurs pinces en plastiques ( les pinces à épiler sont trop dures et cassent les os qui sont parfois fins comme des arrêtes de poisson), nous avons ouvert ces pelotes et découvert, minutes après minutes, des centaines de petits os. Malgré le fait que leurs tailles ne variaient pas de plus d'un centimètre l'une de l'autre, certaines pelotes contenaient plusieurs cranes et donc plusieurs squelettes complets( 4 maximum) et d'autres n'en contenaient qu'un seul ( souvent plus gros). 



Nous avons ainsi mis en lumière le nombre approximatif d'animaux mangés par jour et par rapace : une moyenne d'un animal par pelote de chouette Cheveche et une moyenne de trois animaux par pelote de chouette Hulotte, à raison de deux à trois pelotes rejetées par jour.


Grace aux planches de reconnaissances CPN , nous avons identifié qui avait été mangé ! Tous les squelettes que nous avons découvert appartenaient à la même famille de petits insectivores, au sein de laquelle nous avons séparé deux groupes de cranes à long museau: ceux qui ont des zygomatiques et qui sont plus gros : les taupes, et les plus petits qui n'ont pas de zygomatiques: les musaraignes.
 
Par mesure de propreté et d’esthétique, nous avons donné un petit bain de javel à nos petits os qui en sont ressortis tout blancs mais également plus fragiles !

 Avant...

                                                              Après... 



Pour cette dernière étape, chacun s'est muni du modèle de squelette de petit rongeur pour trier leurs mini os blancs, sur du papier de couleur foncée. 


Pour la présentation, chacun son style : Lucas range et étiquette...




... quand Valentin crée un musée pour ses Lego !


Parallèlement à ces manipulations, nous avons approfondi nos recherches pour répondre à cette question de Qui mange Qui ? 


D'après le très bel album documentaire Le tigre mange-t-il de l'herbe , nous avons poursuivi nos recherches et nous sommes familiarisés avec la notion de chaine alimentaire et de l'implication des déséquilibres d'un écosystème (notamment ceux qui sont liés aux Hommes).



Ce que nous avons particulièrement apprécié dans ce livre, c'est la notion de cycle qui se répète à l'infini. Contrairement à la définition, habituellement proposée, des chaines alimentaires démarrant d'un végétal pour se terminer par un super prédateur, cet album nous interpelle "qui mange le tigre ?" Personne ! Mais le tigre meurt et se décompose, nourrissant les mouches et la terre, qui elle-même nourri l'herbe et ainsi la chaine cyclique redémarre...


Avec les plus grands, nous avons emprunté un très beau et très grand livre que nous avons utilisé pour apprendre et comprendre de nouveaux mots:  
écosystème = biotope + biocénose 
De très belles pages qui ont évidemment déclenchées de nombreuses causeries sur le sujet...




Avec les plus petits nous avons terminé "ce cours de science maison" en illustrant le jardin des chaines alimentaires de leur choix !






Dans quelques semaines nous pourrons poursuivre nous découvertes des rapaces avec le spectacle vivant du Puy du Fou et nous pourrons même nous préparer grâce aux ressources pédagogiques que le parc met en ligne sur son site !

lundi 4 mars 2019

l'Instruction en Famille: la joie des rencontres "non-sco"

Envie de partager ici la joie que nous avons de rencontrer d'autres familles qui, comme nous, pratiquent l'école en famille ... et peut-être répondre à des questions que certains nous posent souvent !

Être instruits à la maison signifie-t-il rester toujours à la maison ? 
Non ! Au même titre qu'être instruits en famille ne signifie pas : rester toujours en famille!
Le lien social est très important pour nos enfants. Lorsqu'ils allaient à l'école, la collectivité induisait un certain lien social et les échanges "obligés" entre des petits d'âges rapprochés. On ne se posait ainsi pas plus de question lorsque tout se passait "bien".
Or, le propre de l'instruction en famille, de "l'école à la maison" est que cela se passe dans les foyers des uns et des autres. Le lien social est alors devenu le sujet d'un questionnement et d'une certaine organisation.

C'est pour ceci que de nombreuses familles organisent et participent à des réunions "non-sco" (se définissant ainsi en comparaison aux enfants scolarisés). Ainsi, on peut voir certains parc, certains musées ou certaines structures de jeux envahis par de petits groupes d’enfants d’âges différents, en pleine période scolaire !

Comment s’organisent ces réunions ?
D’une région à l’autre, d’un département à l’autre, voir même d’une ville à l’autre, les pratiques sont différentes. Il y a ceux qui se réunissent régulièrement en suivant un calendrier, ceux qui attendent les élans de motivation de chacun, ceux qi se rencontrent plusieurs fois par fois, et ceux qui ne se retrouvent qu’à la belle saison. Depuis notre départ en voyage il y a 2 ans et demi, nous avons posé nos valises dans sept régions différentes: autant de groupes IEF différents qui nous ont accueilli avec leurs particularités propres!

Que fait-on lors de ces réunions ?
Chaque groupe a sa spécialité : certains ne se retrouvent qu’à l’extérieur (se réservant la possibilité d’annuler en fonction de la météo) et évitant par là de chambouler l’intimité des chambres d’enfants. C'est le cas du très chaleureux groupes de familles que nous cotoyons en ce moment sur Cholet !


D’autres habitent loin les uns des autres et s’invitent chez soi à tour de rôle (comme nous le faisions dans la Nièvre). 


D’autres encore se révèlent être de véritables organisateurs d’évènements et réservent même certaines structures de loisirs, sportives ou culturelles pour leur groupe en IEF (comme les familles cévenoles).
Il existe même des camps organisés sur plusieurs jours durant l’été, pour lesquels des camping sont réservés pour l’occasion. C'est ce que propose l'association Les enfants d'abord ( LED'A), réunissant donc des familles venant de toute la France !

Comment intégrer une de ces réunions ?
Après chaque déménagement ou même dès les premiers mois de déscolarisation, la question de rencontrer d’autres parents instructeurs et d’autres enfants IEFeurs se pose très rapidement. Or, les groupes de familles « non-sco » sont comme leurs « écoles-maison », elles sont créées et organisées en fonction des personnes !





Les groupes familiers des réseaux sociaux sont les plus accessibles et les plus rapides à trouver lorsqu’on est « le petit nouveau », et les premiers contacts sont souvent réalisés rapidement. Ici par exemple, dans le 49, nous avions pris contact avec des familles vivant dans le coin avant même d'emménager, car nos amis du blog A l'école des buissons nous avaient préalablement invité sur le groupe Facebook local ! Les premiers jeux au parc se sont donc déroulés mois de 15 jours après notre arrivée !


En revanche, dans certaines régions, dans lesquelles les familles sont majoritairement contre les réseaux sociaux, il peut être assez compliqué de s’y intégrer si l’on a aucune connaissances préalables.  Ces groupes fonctionnent souvent par mailing-list fermées afin de communiquer à plusieurs et de s’organiser à distance, parfois même à l’échelle d’un département ! Lorsque nous étions en wwoofing, le fait de vivre chez une famille habitant sur place nous permettait de faire connaissance avec ces familles facilement.

Par contre, en Lozère, nous étions isolés dans le nord du département et dans un petit village de montagne sans familles... et il nous a fallu plus de 6 mois pour accéder au réseau existant dans le sud du département car les familles "non-sco" vivaient et se réunissaient majoritairement dans les Cévennes... à plus de 2 heures de chez nous !


A qui ces réunions profitent-elles ?
Les petits comme les grands ressortent souvent épanouis de ces rencontres. L’homme est animal grégaire, il apprécie de partager et de vivre des moments en groupe. Les enfants profitent ansi de plusieurs heures d’échanges concrets avec leurs pairs. A la différence des échanges entre écoliers, qui se voient contraints de partager plusieurs heures, jour après jour avec leurs camarades d’âges similaires ; les échanges vécus par les enfants lors de ces réunions sont volontaires (puisque non-obligatoires) et de ce fait, souvent très qualitatifs. Nous l'observons clairement puisque nous l'avons vécu. Jamais les enfants n'ont subi d'intimidations ou de violences physiques répétées au sein de ces groupes par exemple, alors que ces violences faisaient l'objet de nombreuses discussions et même de rendez-vous pris avec les directeurs d'école lorsqu'ils étaient scolarisés.


Du côté des parents, c’est également très épanouissant, structurant et rassurant de partager, discuter, débattre et/ou se renseigner. Les sujets ne manquent pas à propos de ce rythme de vie qui nous réunis, des législations, des différentes méthodes d’apprentissages et des pédagogies, ou simplement pour discuter entre adultes. 

A le manière des actifs qui parlent "du boulot", les parents instructeurs se comprennent concernant leur quotidien particulier et les astuces sont toujours bonnes à partager !