En arrivant au point culminant du grand pont de Saint Nazaire, nous découvrons, au loin, un paysage insolite… avec les enfants, nous devinons des bras mécaniques, des blocs de béton armé gigantesques, des morceaux de paquebots que l’on devine en construction ou destruction… Parce que c’est ce qui fait la particularité de cette ville: une cité qui, tel le phœnix, renaît de ses cendres, tout en conservant les traces du passé…
Pour en découvrir plus sur cette histoire, nous avons fait trois visites autour du port, afin de comprendre comment s’est organisé ce mélange hétéroclite.
Un peu impressionnés mais le cœur vaillant, nous traversons des blockhaus immenses habités par des centaines de pigeons et aménagés en musées et lieux culturels; et découvrons, sous l’un deux, l’Espadon.
Un sous marin de classe Narval construit dans les années 50 pour la marine nationale française. Munis de nos audio-guides, nous nous y engouffrons tous et nous mettons vite dans la peau des sous mariniers… espace restreint, bruits, danger, confort minimum… nous sommes impressionnés.
De retour à l’air libre, nous grimpons sur le toit du blockhaus et découvrons la vue sous un autre angle, ainsi qu’une surprise laissée là par l’artiste Felice Varini: sa « suite de triangles » peints un peu partout dans le port, à différentes hauteurs sur des silos, des murs ou des grues… et qui, de là haut, s’assemblent en un tableau graphique parfaitement géométrique.
http://www.nantes-tourisme.com/fr/art-contemporain/suite-de-triangles
Le blockhaus d’en face, de l’autre côté du bassin, abrite un musée insoupçonnable, car parfaitement dissimulé dans ce vestige indestructible de la seconde guerre mondiale. Le musée de l’Escal’Atlantic nous transporte dans le passé et nous immerge dans l’univers des paquebots. Trompes l’oeil, écrans tactiles, vidéo-projecteurs et véritable mobilier de l’époque nous permettent de gouter un peu à la vie à bord! Si vous passez par là, nous vous conseillons de vraiment en profiter et d’y prendre tout votre temps (au moins deux heures) car, jusqu’à la dernière minute, ils nous réservent des surprises!
Après avoir serpenté au milieu des quais et des hangars géants, nous visitons l’écomusée qui retrace l’histoire de Saint Nazaire, explique la construction des paquebots et le lien vers l’aviation grâce à de magnifiques maquettes qui nous aident à mieux comprendre l’architecture d’ensemble de cet environnement.
Cette ville qui fut presque entièrement détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale, s’est forgé, aujourd’hui, une identité bien particulière: un port industriel en pleine activité qui construit les plus gros paquebots du monde, un cœur de ville comme figé dans les années 50 et animé par les associations et les évènements culturels, et une périphérie où s’installent les grandes enseignes en zones commerciales imposantes.
Ce joyeux mélange nous avait semblé, à première vue, bien triste et impressionnant; mais, après avoir "brisé la glace" avec les sous mariniers, "voyagé" sur le pont du Normandie et "déambulé" dans la vielle ville d’avant guerre, Saint Nazaire nous apparaît comme une cité pleine de ressources!
Super article ! L'histoire des villes, c'est ce que j'aime dans mon boulot de développement local. Ça donne envie d'aller briser la glace de Saint-Nazaire :)
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