jeudi 27 avril 2017

Du bon pain fait à la main!

Voici presque 5 semaines que nous vivons dans la Nièvre, où nous avons encore appris plein de choses: bricolage, jardinage, cuisine... ici, on n'achète presque rien hormis les produits de base et ce qu'on aime par dessus tout c'est: le bon pain croustillant!


Chaque semaine, nous consacrons une journée à la confection du pain: avec un four électrique traditionnel, pour 5 kilos, nous démarrons vers 11 heures et terminons vers 19h. Et oui, c'est un vrai savoir- faire!

La veille, il faut "nourrir" le levain. Le levain vivant est obtenu, à la base, grâce à la fermentation d'une peau de pomme trempée dans l'eau puis ajoutée à la même quantité de farine. Lorsque nous n'utilisons pas le levain, il reste au frais et ne "bouge" pas. Lorsque nous en avons besoin, il suffit d'ajouter la même quantité d'eau et de farine dans un tout petit peu de levain et de le laisser agir dans une pièce chauffée, toute la nuit. Il fait des bulles? c'est bon signe...


La fabrication du pain nécessite du temps, de la concentration et la connaissance des bons gestes. 

Première étape: mélange et pétrissage.
Pour commencer il faut mesurer la température de l'air et de la farine, les additionner, puis faire chauffer de l'eau afin que les températures de l'air+ l'eau+ la farine soient plus ou moins égales à 70° (en fonction de l'été ou de l'hiver: + ou - 2°).


Nous mélangeons ainsi, dans cet ordre: la farine et les graines, s'il y en a, en formant un puits. 


 Ensuite, on verse le levain dans le puits, on y ajoute eau+ sel et on mélange.



On verse la pâte sur une table farinée et on commence le travail de pétrissage en tapant et roulant la pâte... Le but est de passer d'une pâte humide et collante à une pâte plus lisse et qui se tient ronde.


 

Ensuite on la laisse reposer une heure sous un torchon, dans une pièce chauffée.


Deuxième étape: le pliage.
Il faut ressortir la pâte sur la table farinée et la plier plusieurs fois afin de lui redonner de la force, qu'elle se tienne plus. Quand on y enfonce le doigt, elle revient vite.
Puis, elle repose à nouveau une heure sous son torchon.


Troisième étape, le façonnage.
On redépose la pâte sur la table farinée, puis on la coupe en plusieurs morceaux de la taille voulu pour les pains.


Pour chaque pain, on forme une belle boule en formant d'abord "la marguerite" c'est à dire qu'on prend comme des pétales qu'on vient enfoncer au milieu afin de gonfler l'arrière de la pâte. On la retourne et on "joue" avec pour qu'elle forme une belle boule.



Ensuite, il faut rabattre deux moitiés, en les "soudant" et en formant "une clé". 



Nous les avons ensuite placés dans une cagette recouverte d'un torchon fariné puis les avons laissés reposer une heure et demie.


Quatrième étape: l'enfournement.
Ici, il n'y a pas assez de plaques de four alors nous plaçons les pains dans des moules et leur faisons de profondes entailles avec une lame de rasoir. L'important est de ne pas utiliser de grilles. 
Nous faisons cuire une demie heure dans un four chaud, à 250°, puis 15 minutes supplémentaires à 180°. Il faut aussi veiller à placer un bol d'eau dans le four afin d'obtenir une belle croute, et ne pas ouvrir la porte du four pendant la cuisson. 
Pour savoir si le pain est bien cuit, il faut frapper derrière et, si on entend "toc toc"... c'est bon!


Cinquième étape: la dégustation.
Afin de se régaler de nos pains et de bien les digérer, il faut les laisser refroidir debout et les laisser "dégazer". Ainsi, le pain est croustillant tout autour et il est digeste!


Recette pour trois beaux pains:
1500 gr de farine
100 gr de graines grillées et mixées (par exemple lin et sésame)
500 gr de levain
900 gr d'eau
30 gr de sel

Bon appétit!

lundi 10 avril 2017

Culture et patrimoine: Bibracte, une ville gauloise sous la forêt

Ce qui est bien quand on fait l’instruction en famille, c’est qu’on peut Vivre nos cours d’Histoire! Alors pour découvrir la civilisation celtique: voyage dans le passé et... direction le Morvan!


Sur le Mont Beuvray, pas très loin de la ville de Chateau- Chinon, se trouve Bibracte. Mais, ne cherchez pas la ville ni ses habitants, la ville est enfouie sous terre et ses habitants ont déserté les lieux soudainement lors de la création de la ville d’Autun anciennement Augustodunum (érigée par le fils adoptif de Jules César: Auguste), à quelques kilomètres de là. En effet, les villages celtiques, qu’ils soient gaulois ou d’autres pays, ont tous la même particularité: ils apparaissent aussi soudainement qu’ils disparaissent. Les celtes étaient un peuple nomade venant de l’Europe de l’est qui s’est petit à petit sédentarisé, mais qui construisaient des villages fortifiés tout en bois. Nous ne pouvons donc qu’imaginer ce que pouvait être le paysage plus de 2000 ans en arrière…


Heureusement, les Romains eux, construisaient leurs maisons en pierre! En effet, avant que Jules César impose sa puissance en Gaule, ils étaient les alliés des Gaulois, avec qui ils commerçaient leur vin contre tissus et métaux.
Lors d’une longue randonnée à l’ascension du Mont Beuvray, nous découvrons donc les traces du village de Bibracte, qui fut la capitale du peuple gaulois des Eduens.


Les enfants furent d’abord déçus de ne « rien » voir, puisque les 7km de remparts en bois ne peuvent que s’imaginer sur les chemins à travers la forêt; et les fouilles archéologiques sont recouvertes une fois achevées et, ne nous apparaissent donc que comme de grandes clairières…

Heureusement que les Romains étaient là pour nous laisser un peu de matière! Les petits et les grands ont donc pu voir, toucher, escalader et comprendre comment vivaient ses deux peuples tout en haut de la montagne. 



Le métier d’archéologue est une activité passionnante nécessitant beaucoup d’organisation, de patience et de méticulosité. Chaque centimètre de terre, chaque trouvaille, chaque élément est répertorié, imagé, classifié et archivé avant de tout recouvrir et de laisser la nature reprendre ses droits.


Le musée est là pour nous permettre de découvrir le résultat de ses fouilles, ainsi que de magnifiques maquettes et reconstitutions. 





Pour rendre la visite plus intéressante et ludique pour les enfants, nous avons reçu un livret d’activités qui a été dûment rempli!





Afin d’être pleinement immergé dans cette époque, nous avons eu la chance de déjeuner comme des Gaulois! Grâce aux pièces de vaisselles et aux graines calcinés trouvées dans les « dépotoires » ou poubelles des Gaulois, nous avons dégusté un repas « d’époque » avec des produits locaux. 


 
C’était gouteux et très copieux. Même les enfants ont appréciés l’authenticité des plats! Ils se sont rendus compte qu’il fallait « bien mâcher » car les céréales, pois cassés, semoule d’orge, pain aux graines étaient bien plus « costauds » que d’habitude!



Cette journée gauloise fut une merveilleuse expérience pour toute la famille et nous vous conseillons d’y aller aussi car ça vaut le détour! Et même plus si affinité, car le Morvan est une région magnifique!


Puls d'info ici: http://www.bibracte.fr/

samedi 1 avril 2017

Voyager et découvrir: la vie dans la caravane!


Depuis une semaine, nous poursuivons notre voyage d'apprentissage d'une vie rurale plus autonome.
Nous avons atterri dans la Nièvre, chez Marlène, Julien et leur petite Mafalda, qui ont racheté une ferme de vaches laitières de 18 hectares, le long du canal du Nivernais, et ont pour projet de la transformer en ferme- relais cyclistes! Et oui! La longue voie verte parcourant la France et passant au bout de leur terrain: quoi de plus agréable, pour des cyclistes fatigués, que de faire une pause de quelques heures ou quelques jours dans une ferme accueillante?

Nous avons donc, ici, pour mission, de mettre en place le grand potager pour cette année et de transformer une partie de l'ancienne étable en une grande cuisine, en matériaux de récup'



Nous nous sommes donc installés dans les deux caravanes de nos hôtes, afin que chaque famille puisse conserver son intimité, au sein d'un quotidien animé!


 La vie en caravane est, pour nous, une véritable découverte! 
Même si nous avons installé le gaz et l'électricité, l'eau est à récupérer dans la maison et l'organisation dans ce lieu mi-ouvert, mi-fermé est toute nouvelle!


  Dès les premiers jours, chaque membre de la famille s'est attelé à nous installer un petit nid agréable, pour le mois à venir, avec des espaces différents et utiles:


 les toilettes sèches,


le coin de la toilette,


le coin calme pour lire, dessiner ou bricoler,


le coin pour cuisiner et se restaurer,


le coin pour dormir,


le coin pour s'instruire en famille!


Pour nous, cette expérience est très enrichissante car elle nous oblige à faire de nouveaux efforts et à adopter d'autres gestes, au niveau de la simplicité du quotidien et de la gestion de l'eau.

Découverte du Vivant: les greffons, ou la magie de la génétique

C'est le printemps! Place au renouveau et à la renaissance de la nature!
Nous avons eu l'occasion de participer à la greffe d'une trentaine de pommiers et de poiriers, avec les membres de l'association des Croqueurs de pommes de la Nièvre.


Ils sont venus, en groupe, à l'appel de l'une d'entre eux, afin de greffer, ensemble, les arbres de son verger. C'est grâce à leur sens du partage et à leur amour pour la nature, que nous avons pu toucher du doigt la magie de la génétique!

Le principe est simple: pour faire pousser un arbre fruitier fort et produisant des fruits qui nous plaisent, mieux vaut le greffer. La greffe consiste à utiliser un pied d'un arbre robuste, comme le cognassier, et d'y associer la variété de l'arbre fruitier que l'on a choisi. Nous utilisons ainsi le pied et les racines d'un arbre robuste, sur lequel nous greffons un morceau d'un fruitier, qui prendra le dessus sur l'ensemble et produira les fruits choisis.

Pour se faire, plusieurs techniques sont valables: planter le pied avant ou après la greffe, utiliser un ou plusieurs greffons, de la même variété ou pas, greffer en encoche ou en fente etc...

Pour greffer en encoche, il faut utiliser un pied et un greffon de diamètre relativement similaire, et les tailler en biseau fin.


Ensuite, on fait une encoche dans les deux bouts.


 Et, on les assemble, l'un dans l'autre, en veillant à ce que les écorces se touchent bien. 


Puis, on assemble avec un élastique ou un adhésif conçu exprès.


On coupe le greffon en ne gardant que trois nœuds, c'est- à- dire trois petits bourgeons, et on colle un mastique spécial afin de ne pas laisser entrer l'air sur la partie coupée.



Si la greffe ne prenait pas, il n'y aurait pas de bourgeons, ni de fleurs, ni de fruits... on pourrait alors recommencer l'opération l'année suivante. Pas de stresse donc, rien est perdu!

Parfois, le pied est nettement plus large que le greffon, on doit donc le greffer en fente. Pour ceci, on y fait une fente profonde sur toute la largeur, on biseaute le greffon sur ses deux cotés et l'y insère, en veillant à garder un coté d'écorce en contacte avec celle du pied. Il faut ensuite bien serrer le tout avec l'adhésif et recouvrir le tout d'une bonne dose de mastique, car l'air ne doit pas y entrer.

Cette activité a été très riche en échanges et en informations... très calme et sereine car nécessitant de la précision et de l'habileté. Elle fut aussi un peu... magique car la nature y dévoile des secrets insoupçonnés, même lorsqu'elle est soumise à la main de l'Homme!